Les prix du pétrole ont poursuivi leur progression lundi, alors que les investisseurs évaluaient l’impact des attaques de drones ukrainiens sur des raffineries russes, susceptibles de perturber les exportations de brut et de carburant du pays. Parallèlement, la croissance de la demande de carburant aux États-Unis demeure sous surveillance. Les contrats à terme sur le Brent ont gagné 36 cents, soit 0,5 %, atteignant 67,35 $US le baril à 06h32 GMT, tandis que le brut américain West Texas Intermediate s’établissait à 63,05 $US, en hausse de 36 cents, soit 0,6 %. Les deux indices de référence avaient déjà progressé de plus de 1 % la semaine dernière, l’Ukraine ayant intensifié ses attaques contre les infrastructures pétrolières russes, ciblant notamment le terminal d’exportation de pétrole le plus important du pays, Primorsk, ainsi que la raffinerie Kirishinefteorgsintez, l’une des deux plus grandes raffineries de Russie. « Cette attaque traduit une volonté croissante de perturber les marchés pétroliers internationaux, ce qui pourrait exercer une pression haussière sur les prix du pétrole », ont estimé les analystes de JPMorgan dirigés par Natasha Kaneva, dans une note faisant référence à l’attaque contre Primorsk. Le terminal de Primorsk dispose d’une capacité de chargement d’environ un million de barils par jour (bpj) de brut, ce qui en fait un centre névralgique pour les exportations pétrolières russes et le plus grand port de l’ouest du pays. La raffinerie de Kirishi, exploitée par Surgutneftegaz, traite quelque 17,7 millions de tonnes métriques par an, soit 355 000 bpj de brut russe, ce qui représente 6,4 % du total national. « Si nous assistons à un changement stratégique de l’Ukraine visant les infrastructures d’exportation pétrolière russes, cela implique des risques haussiers pour les prévisions », analyse Tony Sycamore, d’IG Markets, en dépit des inquiétudes persistantes concernant une surabondance de l’offre, alors que l’OPEP+ prévoit d’augmenter sa production. Une compagnie pétrolière de la région de Bachkirie, en Russie, maintiendra ses niveaux de production malgré une attaque de drone survenue samedi, a assuré le gouverneur régional Radiy Khabirov. La pression s’accentue sur la Russie alors que le président américain Donald Trump a réitéré dimanche sa volonté d’imposer des sanctions à Moscou, tout en soulignant que l’Europe devait agir de manière proportionnée aux États-Unis. Les investisseurs suivent également de près les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine, entamées dimanche à Madrid, sur fond d’exigences américaines pour que ses alliés imposent des droits de douane sur les importations chinoises en raison des achats de pétrole russe par Pékin. La semaine dernière, des chiffres décevants sur la création d’emplois et l’accélération de l’inflation aux États-Unis ont ravivé les inquiétudes sur la croissance de la première économie mondiale et principal consommateur de pétrole, alors même que la Réserve fédérale devrait abaisser ses taux lors de sa réunion des 16 et 17 septembre.