Les prix du pétrole ont augmenté vendredi, soutenus par les craintes de perturbations de l’approvisionnement en provenance du Venezuela, même s’ils restent en passe d’enregistrer une baisse sur la semaine, sur fond de prudence des marchés et d’optimisme quant à la perspective d’un accord de paix entre la Russie et l’Ukraine. Les contrats à terme sur le Brent ont gagné 43 cents, soit 0,70 %, à 61,71 dollars le baril à 03h52 GMT, tandis que le brut américain West Texas Intermediate (WTI) s’échangeait à 58,03 dollars le baril, en hausse de 43 cents, soit 0,75 %. Les deux références avaient reculé d’environ 1,5 % jeudi. Les États-Unis se préparent à intercepter davantage de navires transportant du pétrole vénézuélien après la saisie d’un pétrolier cette semaine, poursuivant ainsi la pression sur le président vénézuélien Nicolas Maduro, ont indiqué jeudi six sources proches du dossier. La saisie américaine cette semaine a ravivé les inquiétudes concernant d’éventuelles perturbations de l’offre. « Après des ventes liées à l’espoir d’une détente sur l’offre dans la perspective d’un accord de paix entre la Russie et l’Ukraine, des achats sont apparus pour limiter les pertes à la suite de la saisie d’un pétrolier vénézuélien par les États-Unis », a expliqué Hiroyuki Kikukawa, stratège en chef chez Nissan Securities Investment, filiale de Nissan Securities. « Les négociations de paix entre la Russie et l’Ukraine resteront le principal point d’attention la semaine prochaine et au-delà », a-t-il ajouté, notant que le WTI pourrait tester le seuil des 55 dollars si un accord venait à être véritablement conclu. Depuis le début de la semaine, les deux contrats ont perdu plus de 3 %, reflet des incertitudes persistantes sur les marchés. Les analystes d’ANZ Research attribuent ces récents replis à un sentiment d’aversion au risque et à des perspectives moroses pour le marché pétrolier. La baisse des taux de la Réserve fédérale américaine cette semaine et les commentaires de son président Jerome Powell, jugés moins fermes que prévu, ont ajouté à l’incertitude sur la politique monétaire américaine à venir. Par ailleurs, l’offre mondiale de pétrole devrait dépasser la demande de 3,84 millions de barils par jour, selon le dernier rapport mensuel de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) basée à Paris, un chiffre en baisse par rapport à l’excédent de 4,09 millions de barils par jour estimé en novembre. Mais les données publiées jeudi par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) indiquent que l’offre mondiale de pétrole devrait s’équilibrer avec la demande d’ici 2026, une perspective qui contraste avec les projections de l’AIE et d’autres organismes anticipant un important surplus. L’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) a fait état d’une baisse des stocks de brut moins importante que prévu et d’une forte augmentation des stocks de carburants la semaine dernière. Les dirigeants britannique, français et allemand se sont entretenus mercredi avec le président américain Donald Trump afin d’évoquer les derniers efforts de Washington pour mettre fin à la guerre en Ukraine, qualifiant ce moment de « décisif » dans le processus. Mais jeudi, des drones ukrainiens ont frappé pour la première fois une plateforme pétrolière en mer Caspienne, interrompant la production sur le site appartenant à Lukoil, selon un responsable du Service de sécurité ukrainien.